Tout nouvel employé chez Grimper.ch doit suivre trois jours de formation. Les néophytes apprennent les gestes de base de l'assurage pendant que les plus expérimentés se retrouvent confrontés à la multitude de petites (ou grosses) erreurs qu’ils n’ont pas manqué d’accumuler au cours des années. Des apprentissages qu’ils pourront par la suite utiliser pour s’assurer de la sécurité des clients dans les salles.
Ceux qui le souhaitent auront ensuite la possibilité de poursuivre et de passer l’examen pour devenir instructeurs ou animateurs. Il leur faudra alors suivre deux jours de formation supplémentaires, effectuer quelques dizaines d’heures de stage et passer un examen pour avoir le droit d’enseigner l’escalade dans les salles Grimper.ch.
« Avant il n’existait que le J&S. Il fallait être déjà bon en grimpe en extérieur, il n’y avait pas de stage, pas de coachs et rien sur l’escalade en intérieur », rappelle Daniel Rebetez, directeur du groupe Grimper.ch.
En 2007, à l'initiative de quelques acteurs de Suisse alémanique et de Grimper.ch côté Romandie, la communauté d’intérêts des salles d’escalade (Cime) a vu le jour. L'idée était d'unir les différentes structures de Suisse afin de garantir qualité et sécurité indoor. Depuis, le milieu de l’escalade en salle ne cesse de continuer à se structurer avec, outre les aspects sécuritaires, une volonté d’harmonisation des contenus.
Il faut dire qu'à leurs débuts, les salles s’adressaient principalement aux grimpeurs qui souhaitaient garder la forme lorsqu’il pleuvait trop pour aller en falaise. On n’y trouvait ni moulinettes ni assureurs automatiques.
« Lors du tout premier cours que j’ai donné, il y a des années de cela, mes élèves ont fait des nœuds pendant une heure. Je ne leur ai pas permis de grimper, je ne leur ai pas fait faire de bloc, je ne leur ai pas laissé la possibilité de faire une traversée », se souvient Daniel Rebetez.
Le jeune homme stressé de l’époque savait bien qu’il n’avait pas été bon. Paralysé par la peur de l’accident, il avait asséné un contenu hyper théorique et ses élèves étaient repartis frustrés.
Les moniteurs d'aujourd'hui sont donc formés pour que leurs élèves puissent rapidement se confronter au mur, en toute sécurité, en ayant le droit à l’erreur.
« Aujourd’hui, le mot d’ordre c’est qu’il faut grimper », affirme le directeur.
Depuis janvier 2023, la Cime est devenue ASSE (association suisse des salles d’escalade) mais ses objectifs demeurent inchangés : les élèves apprennent un contenu formalisé par des experts avec les mêmes standards et le même vocabulaire, à Lucerne comme à Lausanne, pour peu que le cours soit labellisé ASSE.
L’adhésion à l'ASSE n’est en aucun cas obligatoire pour les salles d'escalade mais à ce jour, elle devenue quasi systématique en suisse alémanique. Plus de 80 salles en sont membres dans toute la Suisse, forment leurs moniteurs et participent à la réflexion sur l’avenir de l’escalade en salle.
Chez Grimper.ch, grimpeurs, élèves des cours ou employés bénéficient donc tous du gage de qualité de l'ASSE.