Comment le nouveau topo des Gastlosen a-t-il été rédigé ?

On ne l’attendait plus et pourtant, il est bien là. Tout neuf fraîchement sorti de l’impression, à jour, illustré et surtout disponible ! GASTLOSEN.CH 2023 est arrivé.

7 zones
64 secteurs
7 traversées
1213 voies
2149 longueurs
117 schémas
9 cartes topos
265 photos
448 pages
55.- CHF

Voilà les mensurations de cette cinquième édition du topo des Gastlosen, quatrième aux éditions Edigast.

 

Grimper.ch a voulu mettre en lumière ce travail réalisé par Luc-Henri Clément et Claude Philipona et Peter Gobet. D’abord et surtout car nous avons à cœur de promouvoir ce travail de fourmis indispensable à tous les grimpeurs de falaises. Et puis il faut dire que Peter est responsable achats et matériel chez Grimper.ch et « nous sommes fiers de notre collaborateur », rappelle Daniel Rebetez, directeur du groupe Grimper.ch

Nous avons donc profité de cette grande occasion pour poser quelques questions à Peter Gobet.

 

Qui se cache derrière ce topo ?

Nous sommes une équipe de trois, toujours les mêmes : Luc-Henri Clément, Peter Gobet et Claude Philipona. Nous sommes amoureux des Gast et tous les trois équipeurs car à l’époque, si tu voulais grimper une voie, il fallait d’abord l’équiper. On a travaillé ensemble pour proposer notre premier topo des Gastlosen, en 1995. En 2002, nous avons sorti une nouvelle édition mise à jour. Et puis, au début des années 2000, il y a eu un engouement pour l’escalade et en quelques années à peine, l’édition de 2002 était épuisée. Ça nous a pris un peu par surprise et on a sorti une nouvelle version en 2008, même s’il n’y avait pas eu tant de nouveautés par rapport à 2002.

 

Nous sommes en 2023. Il s’est donc écoulé 15 ans depuis le dernier topo…

L’édition de 2008 est épuisée depuis bien longtemps mais au début, on n’était pas sûrs d’avoir envie de se relancer. Et puis il ne semblait pas y avoir d’autre volonté et pour finir on s’est dit que c’était trop dommage de ne pas le faire. Surtout qu’on avait encore une bonne base de données de 2008. Alors en 2017, on s’est lancés, mais c’est un gros travail. Et donc depuis, tout le monde attend et c’est un peu devenu un "running gag", plus personne n’y croit vraiment.

 

 

Par quoi commence-t-on quand on doit écrire un topo ?

Au début, on s’est réunis pour discuter de la direction qu’on voulait prendre. Il y a eu énormément de changements depuis 2008. Alors on a lancé des coups de fil à la communauté des grimpeurs et des équipeurs pour les prévenir. Et là on a eu des réactions différentes. Certains étaient heureux de partager leur travail avec nous. Mais on a aussi rencontré beaucoup de résistance, des équipeurs qui en ont marre qu’on ne respecte pas les sites et leurs ouvertures. On regarde toujours les forts grimpeurs mais il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas d’escalade s’il n’y a pas d’ouvreurs. Il y a un certain décalage à ce niveau. Alors on s’était dit que si les équipeurs étaient trop réticents, on laisserait tomber. Et puis finalement, on a réussi à convaincre.

Après c’est un peu un travail de détective. Il faut trouver qui a équipé quoi. Le temps où tout le monde se connaissait est révolu. Et puis si on a des questions sur une voie, il faut aller la grimper. Ensuite on tire une première version du topo, on la donne à relire, on prend en compte les retours. On recommence.

 

Et du coup par quoi finit-on ?

C’est un peu un dilemme car au moment où on communique qu’on va faire un topo, tout le monde sort pour finir d’équiper le fameux projet inachevé pour qu’il figure dans le topo. Et toi tu veux que ton topo soit complet et en même temps, tu as envie de le boucler. Les premiers 80% sont relativement faciles à écrire. C’est toujours la fin qui demande plus d’efforts.

 

Quelles sont les spécificités des Gastlosen ?

C’est un site exigeant. On n’est pas sur une petite falaise exposée sud. On est sur une chaîne de montagne de 15 km qui se grimpe des deux côtés, donc 30 km de grimpe potentielle. Il y a une multitude d’accès avec plein de parkings différents, d’approches variées. Alors si tu veux être complet, c’est du travail. On a essayé d’être exhaustifs.

Sinon niveau caillou, c’est un calcaire compact plutôt tendre et qui offre une bonne adhérence. On trouve des voies de 10 à 400 mètres de hauteur dans à peu près tous les styles de grimpe différents : trous, réglettes, fissures, dalles, cannelures... Et comme on est presque à 2000 mètres de haut, le rocher profite de l’hiver pour se reposer.

 

Quels choix avez-vous fait pour l’illustration ?

Il fallait aussi qu’on décide si on voulait mettre des photos ou plutôt des schémas. Les photos c’est plus moderne mais après on s’est rendu compte qu’avec une photo on crée une attente d’exactitude. Les gens se fient au tracé qui est indiqué et il aurait fallu aller voir pour chaque voie si c’était exact. Ce qui signifiait être précis 1200 fois. Alors on a opté pour les schémas.

 

Quelle voie recommanderais-tu ?

Fête des pères. C’est une belle longue voie aux Pucelles, plutôt technique – ce qui me convient –, avec un super beau rocher. C’est généreux comme voie avec une dizaine de longueurs. J’aime bien Nikita aussi.

 

Est-ce que ton activité chez Grimper.ch t’a aidé dans la rédaction de ce topo ?

Evoluer dans le réseau Grimper.ch, c’est très pratique car c’est facile de trouver du monde pour répondre aux questions. Je faisais souvent en sorte d’être à la salle de Givisiez le soir pour y croiser les personnes qui pourraient nous aider. Ça fonctionne sur le mode du téléphone arabe, aussi bien avec les collaborateurs Grimper.ch qu’avec les clients.

 

Comment vous êtes-vous réparti les tâches ?

Nous sommes très complémentaires. Claude [Philipona] est informaticien donc il s’est chargé de toute la gestion de la base de données et aussi de la mise en page. Et puis Lulu [Luc-Henri Clément] a fait tous les dessins car il est architecte. Autrement, on a beaucoup fonctionné à deux avec Lulu, pour écrire, corriger. Et au final on s’est dispatché les boulots.

 

Et l’avenir dans les Gastlosen ?

Chaque fois qu’on a travaillé sur un topo on s’est dit que le potentiel pour de nouvelles voies dans les Gastlosen était saturé. Et on avait tort à chaque fois. Cette version du topo devrait tenir en tout cas huit ou dix ans. Mais il faut être réalistes, pour le prochain topo, il nous faudra passer la main à quelqu’un d’autre.

 

Dans quelle langue le trouve-t-on ?

La particularité des Gastlosen c’est qu’elles se trouvent pile sur la limite entre Suisse romande et Suisse alémanique donc forcément ça a une influence sur le topo : tout est traduit dans les deux langues, sauf quelques remarques sans trop d’importance.

 

Où peut-on le trouver ?

On peut le trouver sur le shop en ligne Grimper.ch et dans tous les magasins de sport qui ont accepté de le distribuer.

D’ailleurs, pour tous ceux qui voudraient être complets sur la région de Fribourg, Grimper.ch propose un pack de deux topo-guides en action disponible en ligne et dans nos salles : ESCALADE FRIBOURG et GASTLOSEN.CH 2023

Pour un achat simultané de ces deux topos, ESCALADE FRIBOURG est proposé au prix de 30.- CHF au lieu de 44.- CHF.

Prix du pack : 85.- CHF

Et puis, retrouvez également le topo sur https://www.gastlosen.ch/

Navigation

Réseaux sociaux

Langue